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Sur les attentats à Paris du vendredi 13 novembre 2015

 

Sur ces pages nous mettons en ligne des prises de position internationalistes a propos du massacre du 13 novembre et ses répercussions immédiates :

La première est écrite par l’un de nos collaborateurs ; la deuxième provient de la Tendance Communiste Internationaliste (TCI). Suit la prise de position du ’Parti Communiste International’ (Bordiguiste), respectivement celle de "Un mauvais sujet" (d’inspiration anarchiste) ; de Mouvement Communiste (MC) ; de "Syndicats contre la classe ouvrière" (ex-FOR), et de Perspective Internationaliste (PI).

 

 

Refuser et l’horreur et l’unité nationale !

Ou révolution prolétarienne mondiale ou cercueil capitaliste !

 

130 morts et d’innombrables blessés traumatisés à vie par la nuit d’horreur parisienne qu’ils ont vécue hier vendredi 13 novembre 2015. Cette nuit d’horreur absolue s’est déroulée à quelques centaines de mètres du journal Charlie Hebdo, où périrent les caricaturistes Cabu, Charb, Wolinski, Honoré et Tignous. Elle survient quelque temps après que 240 touristes russes eurent été explosés par Al Qaida et/ou Daech au-dessus du Sinaï.

Ce type d’actions de terreur aveugle n’est pas le dernier. Les grotesques gesticulations des gouvernants : « fermer les frontières », décréter « l’état d’urgence » et trois jours de « deuil national » n’empêcheront pas la propagation de cette guerre qui dit ouvertement son nom.

Il ne s’agit plus d’un terrorisme artisanal de « loups solitaires », mais d’une guerre de guérilla menée sur les arrières des fronts entre les différents États capitalistes, petits ou grands, quelle que soit leur idéologie : « démocratique », « défense de la civilisation contre la barbarie », djihadiste (rétablissement du Califat), ou nationaliste (panarabisme ou panturquisme).

Il ne s’agit pas d’une guerre entre l’État islamique (Daech) et l’Occident (Russie comprise), entre d’un côté la « barbarie » et de l’autre la « civilisation ». Toutes ces « civilisations », quelle que soit leur religion et leur degré de développement, ont toutes du sang sur les mains : celui de leurs innombrables victimes.

Ne nous laissons pas abuser par le mythe d’une nouvelle guerre de religion à l’échelle planétaire (christianisme contre islam, sunnites contre chiites, bouddhisme et hindouisme contre l’islam, etc.), message propagé par les médias qui diffusent en boucle de macabres mises en scène (décapitations, dynamitage du site de Palmyre et crucifixion de son archéologue). Tout est fait pour insinuer dans l’esprit des exploités et des opprimés que la guerre actuelle est une « croisade » de la « démocratie » contre « les nouveaux barbares » ou une « guerre sainte » des masses misérables des pays musulmans contre « les croisés ».

La guerre impérialiste est une donnée omniprésente dans un système mondial en crise : crise économique sans issue, crise écologique de l’environnement capitaliste, migrations massives (entraînées par la guerre ou les désastres écologiques), décomposition des États les plus faibles, guerres civiles à répétition au Moyen Orient, Afrique, en Asie centrale (Afghanistan, Turkestan chinois).

Après l’intervention américaine en Irak en 2003, la géopolitique des frontières au Proche et au Moyen-Orient s’exécute – de part et d’autre – à coups de ceintures explosives et de kalachnikovs, de décapitations avec le sabre du djihad, de drones et de bombardements massifs contre les populations civiles (Etat d’Erdogan contre les Kurdes ; Russes et occidentaux contre Daech en Syrie et en Irak ; Saoudiens contre « chiites » pro-iraniens au Yémen). Comme dans la dernière guerre mondiale, les victimes civiles innocentes sont les plus nombreuses.

La guerre rode partout sur l’ensemble d’une planète en proie à une véritable agonie. Et tous sont responsables : les États petits et grands, ou en gestation, quelle que soit leur idéologie, tous camouflant leurs buts de guerre impérialiste sous une phraséologie religieuse, « démocratique » voire – « Prière de ne pas rire ! » – « humanitaire » contre le « terrorisme » (de Poutine aux ayatollahs iraniens, dont le logo est la grue de pendaison).

La mort rode maintenant partout, et pas seulement à Paris, à Beyrouth-Sud, au-dessus du Sinaï. Il n’y a aucun coin de cette planète qui ne soit appelé à devenir dans les deux décennies un « théâtre d’opération » militaire avec la multiplication des conflits locaux.

La victoire du terrorisme et des « démocraties » ou dictatures capitalistes (Chine, Russie) serait de présenter ces attentats comme l’expression d’une guerre idéologique. Tous ces Etats, petits ou grands ou en gestation (comme Daech) sont et demeurent des Etats capitalistes. Leur but est de préserver, de renforcer ou de développer par la guerre leur Capital national. Derrière leur Bible ou leur Coran, il y a les tables de la loi capitaliste : tu tueras jusqu’à ce que tu aies éliminé tous tes concurrents ou adversaires ; tu aimeras tes ennemis comme toi-même dès qu’ils auront adopté ou se seront prosternés en direction des « mecques » du Capital, adoptant les saintes lois du capital (propriété privée, économie mercantile, création-destruction de la Nature-Marchandise).

Une fois de plus, dans tous les pays touchés par ces actes de terreur, le discours est – comme après l’attentat contre Charlie Hebdo – l’« union nationale », l’« union sacrée ».

Le prolétariat, qui est la classe universelle antinationale par définition (« les prolétaires n’ont pas de patrie ») ne peut donner qu’une seule réponse : la lutte de classe généralisée, puis (un jour peut-être) la guerre de classe contre tous les capitalismes, quelles que soient leurs étiquettes, sur tous les fronts de classe, contre le capital et ses bourgeois, grands ou petits, en costume de la City ou du Djihad, maniant le drone ou la kalachnikov.

Seul un réveil du prolétariat international peut empêcher le triomphe de l’unité nationale sur tous les fronts de guerre. Derrière l’union sacrée derrière la « nation », il y a l’inexorable issue : l’embrasement généralisé de guerres locales à répétition en un conflit généralisé.

Accepter l’union nationale, en France ou ailleurs, c’est accepter une mort capitaliste programmée. Ceux qui y adhèrent comme des moutons prêts à se livrer au couteau sacrificiel du capital feraient mieux d’acheter leur cercueil d’avance.

Le prolétariat aujourd’hui n’est ni un mythe ni une relique d’un glorieux passé. Demain il devra faire entendre sa voix. Le jour où il la fera entendre, il proclamera haut et fort que toutes les victimes présentes et à venir de ces ignobles attaques du Capital sous les haillons du djihadisme sont les siennes. De même il honorera toutes les victimes des bombardements en Syrie et en Irak, la plupart des travailleurs.

Il les « vengera » un jour, non en adhérant à l’union sacrée, mais en éliminant – au prix de lourds sacrifices – la domination du Capital dans tous les pays, afin de faire naître une société juste et pacifiée, d’égalité réelle pour tous les opprimés et les exploités, sans nations, sans frontières, et sans guerres permanentes, une société où ne régnera plus la « guerre de tous contre tous ».

Karlchen, 14 novembre 2015.

 

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Barbarie, Barbarie et ENCORE PLUS de BARBARIE

 

Le massacre à Paris a donné lieu à un tollé sur les crimes contre l’humanité. La bourgeoisie internationale oscille entre le désespoir et l’indignation, entre la peur et les appels à la vengeance. De tous côtés, on entend le tumulte sur une "guerre juste" pour contrer la "guerre sainte". Occident contre Orient, la tradition chrétienne contre l’intégrisme islamique. La France veut venger les victimes en frappant le cœur stratégique de Daech. Daech attaque Paris pour venger la décision du gouvernement français entré en guerre en Syrie. En réalité, le conflit se situe entre les intérêts d’un impérialisme naissant, qui a commencé sa progression tragique dans "son" Moyen-Orient, et ceux du monde impérialiste occidental qui, pendant des années, a assimilé le pétrole du Moyen-Orient comme motif à ses interventions militaires.

En fait, cette guerre est en cours depuis des années, la France, les USA, l’Angleterre et aujourd’hui même la Russie de Poutine, sont les fauteurs de guerre qui détruisent le présent pour assurer économiquement leur avenir (pétrole et gaz). Auparavant, c’était l’Irak et l’Afghanistan, puis la Libye. Aujourd’hui, c’est la Syrie et demain ce sera une autre région ou un autre pays qui possédera un minimum d’intérêt économique et stratégique.

L’Occident hypocrite pleure ses victimes innocentes, mais il oublie que le monstre qui les a tuées a été créé grâce à son soutien, puis a été simplement mis de côté quand il a pris une route indépendante se positionnant entre deux impérialismes. L’Occident oublie également que tant de fureur meurtrière et la guerre sont aussi le résultat de sa barbarie impérialiste, ce qui a transformé le Moyen-Orient en un champ de bataille perpétuel pour le dépouiller de ses richesses, avant de l’abandonner à la misère la plus profonde, au milieu de dévastations guerrières, de la faim et de la négation de tout avenir autre que celui de l’exil vers ces mêmes pays qui, en premier lieu, ont causé leur misère.

La barbarie de Daesh procède de ses intérêts économiques et politiques, ceux d’un État impérialiste naissant prétendant défendre les masses défavorisées qui ont accepté sa religion comme la seule voie de salut et ont vendu leur dignité en tant que classe exploitée en ce monde pour un hypothétique bonheur après leur mort. Sa barbarie provient du combat contre la guerre « asymétrique » et contre des civils désarmés, les décimant comme des animaux destinés à l’abattoir.

Mais la barbarie appartient aussi à l’impérialisme occidental avec la guerre de destruction totale des salaires, qui prend des centaines de milliers de vies civiles, uniquement pour satisfaire les intérêts capitalistes et perpétuer la vie d’un système économique qui ne peut survivre qu’avec des crises économiques, la faim, le chômage et l’exploitation radicale de millions de travailleurs et de travailleuses. Les guerres ne peuvent être combattues que par la classe exploitée elle-même que le système capitaliste a lui-même réduit à la misère.

Le massacre à Paris devrait donner à réfléchir à tous ceux qui écoutent les nouvelles tragiques sans essayer de regarder un peu plus loin :

1) La classe dirigeante française, comme le reste de la bourgeoisie internationale, va utiliser l’horrible carnage pour intensifier ses préparatifs guerriers. Alors que tout le monde est apparemment contre Daesh, en fait, chaque impérialisme est à la recherche de ses propres avantages économiques à un moment de crise économique paralysante où il n’y a toujours aucun signe d’une reprise robuste.

2) La barbarie à Paris se fait l’écho de la barbarie des drones sur les champs de bataille de Syrie, qui tuent des milliers de civils, comme l’écho des bombardements des hôpitaux qui provoquent partout des "dommages collatéraux" dévastateurs.

Il n’est pas question ici de discourir sur les différentes barbaries, de choisir laquelle est la plus barbare ou laquelle est la moins pire. La question n’est pas de savoir laquelle est la plus horrible à relayer sur les médias - l’exécution de prisonniers, ou le massacre de civils sur un stade de football ou à un concert ; ou encore est-ce plus terrible d’apprendre dans un effroyable "jeu vidéo" que certains drones ont détruit des dizaines de familles ou brûlé quelques centaines de bergers avec leurs troupeaux ? La barbarie est la barbarie.

C’est la barbarie capitaliste qui doit être combattue, indépendamment de l’idéologie ou les instruments utilisés par les religieux de tous bords, chaque fois que cela leur convient. La crise perpétuelle du capitalisme détruit la capacité de production et prend la forme de guerre impérialiste et de mort. Le capitalisme crée les crises. Comme les crises accélèrent et augmentent les effets des manœuvres impérialistes. L’impérialisme crée l’impérialisme à sa propre image et ressemblance. La barbarie crée la barbarie dans un cycle sans fin. Le seul moyen de la briser c’est la reprise de la lutte de classe. Les centaines de millions de travailleurs exploités qui sont d’innocentes victimes des massacres et des guerres, ont besoin de se distancier de cette société barbare. Ils ont besoin de trouver un moyen de sortir de la cage dans laquelle la société capitaliste les a enfermés. Ils doivent penser à une alternative à la société d’aujourd’hui et à sa barbarie intolérable. Ils doivent penser en termes de classe, contre la guerre, contre sa barbarie et contre ceux qui initient cette barbarie et ces guerres, tout en demandant même aux travailleurs sympathie et compréhension. Et, il y aura alors moins de guerres, moins d’idéologies ou de religions pour justifier la guerre, moins de massacres comme celui de Paris ou tout autre conflit à venir. C’est la voie, la seule voie possible, pour développer la lutte indépendante de la classe exploitée contre les guerres et le système économique qui les génère.

FD, 14 novembre 2015

Source : Tendance Communiste Internationaliste.

 

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Attentats de Paris :

Le capitalisme est responsable
Guerre de classe contre le capitalisme !


« Nous sommes en guerre ! », tel est le leitmotiv des personnalités gouvernementales comme des politiciens des divers partis français, après les meurtriers attentats de Paris et Saint Denis.

Mais en fait ce n’est pas d’hier que l’impérialisme français est en guerre, même si jusqu’ici les populations françaises n’en ressentaient guère les contrecoups dans leurs chairs.

Il y a un peu plus d’un an le président Hollande annonçait en grande fanfare la décision de participer aux bombardements américains en Irak, décision qui fut suivie par l’envoi sur le terrain de plu- sieurs dizaines de commandos des « Forces Spéciales » ; il y a quelques semaines le gouvernement décidait de participer aux bombardements en Syrie ; il y a quelques jours il annonçait l’envoi dans le Golfe Persique d’un groupe aéronaval (porte-avions, sous-marin nucléaire d’attaque et navires de guerre en protection) pour intensifier sa participation à la guerre en Irak et en Syrie. Sous le gouvernement dit « de gauche », l’impérialisme français fait preuve d’une poussée d’agressivité militaire qu’il n’avait pas connu depuis... les gouvernements du socialiste Mitterrand.

Il s’agit cependant d’une vieille et sinistre tradition impérialiste tricolore ; sous Sarkozy, les cercles impérialistes avaient été à l’origine de la guerre en Libye qui a plongé ce pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti. On ne compte pas le nombre des interventions militaires en Afrique depuis la fin officielle des colonies ; rappelons seulement les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi au Rwanda qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Quant aux guerres co- loniales, elles ont causé aussi des centaines et des centaines de milliers de victimes.

L’impérialisme français est sans doute l’un des plus rapaces et sanglants représentants de l’impérialisme, ce système de domination de la planète par une poignée de grands centres capitalistes et d’Etats à leur service ; mais, comme ses confrères, il est aussi en guerre contre ses propres prolétaires, n’hésitant pas à user de la violence la plus brutale pour maintenir l’ordre bourgeois et les pro- fits capitalistes.

Sans remonter aux terribles massacres par lesquels il a répondu aux révoltes ouvrières tout au long du dix-neuvième siècle, souvenons-nous de la tuerie en octobre 1961 par la police de centaines de travailleurs algériens manifestant pacifiquement à Paris. Le gouvernement vient d’ailleurs de décréter l’« état d’urgence », une mesure d’exception créée lors de la guerre d’Algérie et qui avait déjà été utilisée en 2005 lors des émeutes des banlieues...

Lorsque la décision avait été prise de participer aux bombardements en Irak, le gouvernement avait appelé à « l’union nationale » pour soutenir une guerre à laquelle il affirmait participer pour protéger la population française comme la population irakienne contre les crimes terroristes ; ces appels à l’union entre tous les citoyens ont été réitérés depuis et ils le sont à nouveau aujourd’hui.

Il s’agit en réalité d’appels aux prolétaires à se solidariser avec « leur » impérialisme national, c’est-à-dire avec les capitalistes qui les exploitent, qui oppriment les prolétaires et les masses déshéritées des pays dominés, qui pillent la planète et qui mènent des guerres incessantes. L’union nationale ne sert que la bourgeoisie, les prolétaires en sont toujours les victimes, que ce soit en étant exploités sur leur lieu de travail, en servant de chair à canon.

Toutes les mesures dites de sécurité qui depuis des mois et des années sont continuellement renforcées (plans vigipirate, mobilisation de l’armée, espionnage massif des communications, etc.) n’ont jamais servi à protéger les populations, comme le démontrent une fois de plus les derniers attentats ; elles ne servent qu’à protéger les intérêts des bourgeois et à défendre le système capitaliste par l’intimidation des « fauteurs de trouble » potentiels et tout particulièrement des prolétaires.

L’Etat bourgeois est cent fois plus efficace pour arrêter des travailleurs qui déchirent la chemise de leur patron que pour empêcher des attentats contre les habitants de Paris : démonstration que les victimes civiles ne sont jamais que des « dommages collatéraux » dans les entreprises impérialistes, sous les bombes en Syrie et en Irak comme dans les rues ou les lieux de concert de la capitale.

Mais les cadavres des victimes sont cyniquement utilisés pour alimenter les campagnes d’union nationale et de soutien à l’Etat et à ses forces de répression, et pour susciter l’adhésion aux campagnes militaires. D’ores et déjà les politiciens des partis de droite et de gauche multiplient les déclarations martiales. Rien d’étonnant à cela : en fidèles partisans de l’impérialisme, ils avaient déjà approuvé les récentes interventions militaires françaises en Libye, en Afrique et au Moyen-Orient ; ils sont également unanimes pour soutenir les actions du gouvernement et appeler à l’union inter- classiste.

Les prolétaires ne doivent pas se laisser abuser par ces représentants ou ces serviteurs de la bourgeoisie ; ils ne doivent accorder aucune confiance au gouvernement et aux institutions de l’Etat bourgeois, qui sont au service exclusif de leurs ennemis de classe. Les sanglantes attaques de Paris et Saint Denis sont la conséquence des agissements criminels de ces derniers, les djihadistes répondant par des actes terroristes individuels au terrorisme à grande échelle des impérialistes.

Vouloir se protéger du terrorisme djihadiste ou le combattre en se rassemblant derrière l’Etat bourgeois, ne signifierait pas seulement pour le prolétariat accepter de se rendre complice du terrorisme impérialiste ; cela signifierait aussi accepter de rester l’éternelle victime consentante du capitalisme.

Les attentats de Paris et d’Ankara, ceux de Beyrouth ou du Tchad, comme les guerres en Ukraine ou au Moyen-Orient, sont la préfiguration de l’avenir de misère, de massacres et de guerres généralisées que le capitalisme en crise réserve au prolétariat et aux masses du monde entier.

Pour y échapper, il n’y a pas un camp bourgeois à choisir contre un autre ; il n’y a pas d’autre solution que la destruction du capitalisme, destruction qui ne peut s’accomplir que par la révolution communiste internationale.

Parce qu’il est la classe sociale dont l’exploitation fait vivre le capitalisme, le prolétariat possède en lui la capacité d’en finir avec le mode de production capitaliste et la société d’injustice et d’oppression, de guerres et de massacres, édifiée sur ses bases : il suffit qu’il refuse de continuer à se lais- ser exploiter pour faire s’écrouler ce gigantesque édifice.

C’est la voie de la reprise de la lutte prolétarienne, de la guerre de classe révolutionnaire contre toutes les bourgeoisies et tous les Etats bourgeois ; elle implique de briser les liens patiemment tissés depuis des décennies pour tenir le prolétariat enfermé dans l’interclassisme, de rompre avec les multiples forces et institutions de la collaboration de classe, d’abandonner les illusions dans l’union nationale, la démocratie et l’Etat, qui sont entretenues par tout un ensemble d’amortisseurs sociaux, afin de trouver les forces et les armes de classe et de reconstituer l’organisation politique pour mener le combat.

Ce n’est pas une voie facile, rapide ou sans risques ; mais le prolétariat s’y est déjà historiquement engagé lorsque par le passé il s’est lancé à l’attaque des citadelles capitalistes. Il devra nécessaire- ment s’y engager à nouveau demain, sur la base des positions politiques, programmatiques et théoriques marxistes inlassablement défendues par la Gauche Communiste, sans se laisser arrêter ni intimider par les coups de l’adversaire. Il trouvera alors la force de venger toutes les victimes du capitalisme en mettant définitivement fin à ce système infâme.

Non aux guerres capitalistes !

Non à l’union nationale !

Pour la reprise de la lutte de classe !

Pour la révolution communiste internationale !

Parti Communiste International

 

Source : http://www.pcint.org

 

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Ni de leur Guerre, Ni de leur Paix !

 

« Nous devons anéantir les ennemis de la République... et déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française », Manuels Valls, Premier ministre, 14 novembre 2015.

S’il faut reconnaître une certaine continuité à la République française, c’est bien celle des assassinats de masse. De la Terreur d’Etat de 1793-94 qui a justement donné naissance au mot terrorisme jusqu’à l’écrasement des insurgés de 1848 et de ceux de la Commune de 1871 ; de la colonisation ou la déportation des Juifs permise par des fichiers antérieurs jusqu’aux massacres de manifestants algériens en 1961 en plein coeur de Paris, toutes les Républiques françaises ont massacré sans compter pour que des puissants continuent de dominer et d’exploiter tout le monde. La République française est une montagne de cadavres dont l’ordure qui en constitue le sommet n’a pu se maintenir en place qu’en écrasant ses véritables ennemis, les révoltés et les révolutionnaires qui se sont battus pour un monde de justice et de liberté. L’« âme française », si cette connerie sans nom pouvait jamais exister, serait un placard bourré à craquer de voix criant vengeance contre les bourgeois, les politiciens, les flics, les militaires et curés qui les ont piétinées pour asseoir leur pouvoir.

Ah, mais tout ça c’est du passé. Non ? Des décennies de participation citoyenne, d’intégration marchande et de dépossession généralisée ont-elles vraiment fait oublier à ceux qui gardent encore un brin de sensibilité, que tirer dans le tas n’est pas l’exclusivité de lointains terroristes Que depuis quelques années l’État français a fait son grand retour sur la scène internationale du terrorisme étatique, en multipliant ses attaques militaires aux quatre coins de la planète (Libye, Mali, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Somalie, Centrafrique, Irak, Syrie). Le prétexte change à chaque fois, mais les raisons restent les mêmes : garder le contrôle de ressources stratégiques, gagner de nouveaux marchés et zones d’influence, préserver ses intérêts face à ses concurrents, éviter que des insurrections ne se transforment en expérimentations de liberté. Et s’il en était encore besoin, des avertissements sont même lancés pour prévenir les indolents que cette logique de guerre ne connaîtra pas de limites territoriales : la mort d’un manifestant l’an dernier à Sivens ou les corps criblés d’éclats de ceux de Notre-Dame-des-Landes et de Montabot rappellent que les grenades offensives en kaki n’hésitent pas, ici non plus, à être lancées contre des foules pour semer la terreur.

Car qu’est-ce que le terrorisme, sinon frapper dans le tas de manière indiscriminée pour tenter de préserver ou conquérir le pouvoir ? Un peu comme le font les riches en tuant et mutilant quotidiennement des millions d’êtres humains au travail au nom du fric qu’ils tirent de leur exploitation. Un peu comme le font les industriels et leurs laquais en blouses blanches en empoisonnant durablement toute vie sur terre. Un peu comme tous les Etats qui enferment et torturent à petit feu les exclus de leurs paradis marchands et les rebelles à leurs lois en les enfermant entre quatre murs pendant des années. Un peu comme ces grrrandes démocraties qui ont fait de la Méditerranée un cimetière peuplé de milliers d’indésirables ayant eu le tort de ne pas disposer du petit bout de papier adéquat. Mais la paix de l’État et du capitalisme est à ce prix. La paix des puissants, c’est la guerre contre les dominés, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Le 13 novembre à Paris, la règle du jeu a été respectée. Qu’il se baptise islamique ou république, califat ou démocratie, l’Etat reste l’Etat, c’est-à-dire une puissance autoritaire dont la violence de masse s’applique contre tous ceux qui ne se soumettent pas à son ordre souverain. L’un des principes de tout État est de ne reconnaître que des sujets. Des sujets qui doivent obéir à des lois dictées d’en haut, c’est-à-dire tout le contraire d’individus libres qui peuvent s’auto-organiser sans dirigés ni dirigeants. Des bombardements de Dresde et Hiroshima jusqu’aux villages du Vietnam passés au napalm ou ceux de Syrie sous des barils de TNT, les États n’ont jamais hésité dans leurs sales guerres à sacrifier une partie de leur propre population, ou celles de leurs concurrents. En frappant des passants parisiens les au hasard pour punir leur Etat, les petits soldats de Daech n’ont fait que reproduire l’implacable logique de leurs concurrents. Une logique terrible, aussi terrible que peut l’être tout pouvoir étatique.

L’état d’urgence décrété en France depuis hier, mesure de guerre intérieure d’un gouvernement qui place le pays en adéquation avec sa politique de terrorisme international, n’est qu’un pas de plus dans la praxis de base de n’importe quel gouvernement, visant à la normalisation forcée de la vie, à sa codification institutionnelle, à sa standardisation technologique. Parce que si l’État regarde le futur, que voit-il ? Des cracks économiques, un chômage de masse, un épuisement des ressources, des conflits militaires internationaux, des guerres civiles, des catastrophes écologiques, des exodes de population... Il voit en somme un monde toujours plus instable, où les pauvres sont toujours plus nombreux et concentrés, un monde suintant de désespoir, qui se transforme en énorme poudrière, en proie à des tensions en tous genres (sociales, identitaires, religieuses). Un monde où l’allumage de la moindre étincelle, quelle qu’elle soit, ne doit pas être tolérée par une démocratie toujours plus totalitaire. Alors, tout comme « citoyen » est l’autre mot pour « flic », la « guerre au terrorisme » signifie avant tout la guerre contre tous ceux qui rompent les rangs du pouvoir. A tous les insoumis de la pacification sociale, à tous les déserteurs des guerres entre puissants et autoritaires, sabotons l’Union nationale...

Un mauvais sujet, ennemi de la République et de tous les États,

Paris, 14 novembre 2015.

Source : tract du 15 novembre 2015

 

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Combattre la supercherie du discours guerrier de l’État
La guerre de classe est la seule réponse possible aux assassins de masse


Ni dieux, ni maîtres, ni États, ni patrons

 

La tuerie perpétrée à Paris le 13 novembre impose de dépasser vite l’émotion et de comprendre ce qu’elle signifie. Des centaines de personnes tuées, blessées, traumatisées méritent plus que l’indignation et l’appel à la paix, à la vie.

Cette tuerie est-elle un acte de guerre, comme le prétendent les classes dominantes du monde entier ? Mais une guerre de qui contre quoi ? Une guerre contre l’Occident des masses déshéritées du Proche et du Moyen Orient ? Une guerre de religion entre l’Islam et les deux autres religions du Livre, le Christianisme et le Judaïsme ? Une guerre de l’État islamique contre ses ennemis, les États de la coalition anti-terroriste ? Très peu de tout ça. Les cibles choisies démontrent que les tueurs de masse n’ont que faire de ces explications en dépit de leurs revendications confuses et délirantes. Des gens attablés à des terrasses, des spectateurs d’un concert rock ne sont identifiables ni à des « croisés occidentaux » qu’il fallait punir, ni à des « mécréants », ni à des représentants d’un quelconque État. Les victimes sont des êtres humains « ordinaires » qui vont boire un verre, écouter de la musique ou simplement déambulent dans la rue. En aucun cas, les tueurs n’ont ciblé l’État, le système capitaliste, ou ses représentations réelles ou symboliques.

 

Des massacres qui font le jeu de l’État

 

Nous écrivions, en janvier dernier : « Quels que soient les buts des responsables du massacre à Charlie Hebdo, il a pour conséquence de terroriser la population tout entière. Terroriser pour empêcher de comprendre, terroriser pour dresser encore plus haut une barrière artificielle entre les gens en fonction de la croyance religieuse. » Les faits du vendredi 13 novembre 2015 démontrent que l’État français et ses alliés sont pour le moins incapables d’empêcher les attaques contre la population. Tant que ce type d’action ne menace pas durablement l’accumulation du capital, tant qu’elle ne vise pas des objectifs militaires, la vie ou la mort de quelques centaines de civils ne fait ni chaud ni froid aux classes dominantes. Leurs larmes servent uniquement à couvrir la répression accrue qui vise les classes opprimées. Ce qui s’est passé a fourni aussi à la police et à l’armée une formidable opportunité pour faire un entraînement grandeur nature de quadrillage et de contrôle militaire de la ville.

L’État capitaliste français continue de jouer avec le feu. « Ce que je veux dire aux Français, c’est que nous sommes en guerre. Oui nous sommes en guerre, » insiste Manuel Valls. Et de continuer, « nous avons toujours dit qu’il n’y avait pas de risque zéro, qu’il pouvait y avoir des attentats qui frapperaient plus durement la France ». Pour enfoncer le clou : « Les menaces vont durer : c’est une question de mois, peut-être d’années. Les Français doivent être forts. »

Quoi de mieux pour maintenir la société civile et le prolétariat dans la peur ? Quoi de mieux pour faire accepter le renforcement des pouvoirs de l’État et les lois d’exception ? Quoi de mieux pour transformer des rescapés de la guerre ou de la famine en des terroristes potentiels ? Quoi de mieux pour blinder les frontières et repousser ces centaines de milliers de prolétaires vers les lieux d’où ils fuient ? Un passeport syrien de l’un des tueurs a suffi à jeter le soupçon de terrorisme sur les millions de Syriens qui s’échappent de leur pays et tentent de rejoindre l’Europe. De même, les populations dites de religion musulmane d’ici vont encore plus faire l’objet de méfiance, de discrimination, de répression. Ces actions renforcent les racistes de tous bords.

Ce discours de la peur, comme nous le rappelle Manuel Valls, avait déjà été utilisé après les attaques contre Charlie Hebdo et le supermarché hyper cacher . Les marches du 11 janvier 2015 avaient marqué un point d’arrêt. La société civile refusait de se laisser intimider. La tentative de l’État d’utiliser politiquement la peur était enrayée. Le renforcement de l’appareil sécuritaire de contrôle social n’a par contre pas cessé.

 

Pourrissement des relations sociales, ségrégation et islamo-fascisme

 

Ces massacres sont davantage l’expression extrême du pourrissement des relations sociales dans le camp des plus démunis, du prolétariat, que d’une guerre improbable entre États. Le Califat règne sur du sable, il tient les populations de ses territoires sous la terreur, il vit de rackets et de pillages, il est tout sauf un État moderne car il émane de la structure tribale sunnite. Quant à ses dits ennemis, les États capitalistes de la coalition antiterroriste, Russie comprise, mènent des actions militaires à minima avec l’objectif inavoué de fixer le Califat, l’empêcher de se développer tout en le maintenant comme épouvantail global, comme repoussoir apte à souder la société à l’État capitaliste moderne.

De leur côté, les petits criminels, dealers, racketteurs de prolétaires et autres voleurs de poules reconvertis en soldats de Dieu sont davantage le produit de la défaite du projet révolutionnaire de la classe ouvrière que les cinquièmes colonnes d’un État islamique de coupeurs de gorges. Les assassins de Paris ont tous un trait commun : ils sortent des cités et des quartiers pauvres d’ici ou d’ailleurs. Ils sont le produit le plus pourri de la ségrégation dans laquelle l’État et le capital tiennent des millions de sans réserves. Mais ils ne sont pas des victimes. Par-delà leur auto-représentation, ils sont au contraire une partie du système qu’ils prétendent combattre. Une partie précieuse qui permet à l’État de militariser les rapports sociaux, de diviser encore davantage les classes opprimées et de redorer le blason de l’État comme seul défenseur possible de la société civile toute entière, comme garant unique, souverain, de l’ordre du capital.

Ces tueurs ont exprimé tout leur dégoût pour l’autre, quel qu’il soit, l’autre en tant que tel. Leur acte n’est pas un geste de révolte dévoyé mais une action dans la plus pure tradition des sectes religieuses. Manipulés par des prêcheurs de l’Apocalypse à la petite semaine, les assassins haïssent toute la société et chacun de leurs semblables qui ne partagent pas leur isolement sectaire, leur fanatisme bon marché. Seuls, ils le sont certainement. Leur « communauté spirituelle » n’est autre qu’un vulgaire prétexte pour exprimer cette haine de l’autre, cette haine des gens. Marionnettes idéales pour le Califat, qui les embrigade pour élargir le front de ses combats et recruter de nouveaux prosélytes. Marionnettes aussi entre les mains des États qui jurent combattre le Califat car ils utilisent leurs massacres pour renforcer leur emprise sur la société civile et sur le prolétariat en particulier. Marionnettes mais pas opprimés. Marionnettes qui oppriment leurs semblables. Islamo-fascistes par leur rôle et idiots utiles par eux-mêmes.

Les massacreurs de l’État islamique ont fait le choix de leur camp. On entend encore les bonnes âmes de la
gauche et de l’extrême-gauche du capital expliquer la « radicalisation » de certains par la « fracture sociale » entre centre et banlieue et comme une réaction prévisible à « l’islamophobie » et au racisme de la société française. Pour ces faux matérialistes, il y a un lien mécanique entre la situation objective de misère et d’oppression et le choix de certaines personnes d’agir au nom d’une idéologie mortifère, antithèse de tout espoir de dépassement du présent.

Pourtant, combien, en France, vivent dans des situations comparables ou pires que Coulibaly, les frères Kouachi,
Merah et tous les autres ? Combien font le choix de la religion ? Parmi ceux-là, combien choisissent une interprétation
respectueuse et généreuse envers autrui, plutôt que celle nihiliste et mortifère des partisans du Califat ? Combien d’autres continuent de tenter de joindre les deux bouts entre petits boulots et débrouille, malgré les mêmes difficultés et les mêmes frustrations ? Combien d’entre eux ont décidé d’aller assister à un match de football le vendredi ? Combien sont descendus boire un verre dans des bars de Paris ?

 

Le Califat sur la défensive

 

Les tueries de Paris ont été expliquées par les propagandistes du Califat comme des actes de vengeance au nom
des Irakiens et des Syriens tués par les bombes d’Assad et de la coalition anti-terroriste internationale. En cela, le Califat fait sienne la conception traditionnelle de la guerre que le capitalisme a élevé à une véritable planification industrielle des massacres de populations. D’après cette conception, pour battre un État ennemi, il faut en terroriser les habitants. Une logique qui est appliquée avec détermination depuis des décennies, en Palestine, où l’État israélien enferme dans des cages les Palestiniens de Gaza et des autres territoires occupés et où le Hamas et autres islamistes armées prétendent que résister à l’occupation soit synonyme de tuer des Israéliens. Une logique qui se matérialise dans les villes du sud de la Turquie habitées par les Kurdes, victimes d’un état de siège permanent par l’État turc.

Le Califat et ses prédécesseurs ont fait la même chose en détruisant la vie de civils désarmés à Paris, à Madrid, à Londres, à Ankara ou à Beyrouth. Jusqu’ici, en Irak et en Syrie, tous les ennemis de l’État islamique ont préféré prendre leur temps dans la lutte contre les partisans du califat : chacun a préféré se concentrer sur ses intérêts locaux, soit en visant d’autres cibles (la Russie et l’Iran contre les rebelles syriens, la Turquie contre le PKK, Israël contre le Hezbollah), soit en réduisant au strict minimum les opérations militaires risquées pour privilégier des manœuvres d’encerclement en se cachant derrière des frappes aériennes, qui ne sont intensives que dans leur propagande. La preuve ? Le nombre de missions de l’aviation américaine exécuté jusqu’ici (environ 10 000 depuis le début de la « guerre » contre l’EI) équivaut à celles réalisées en un seul jour durant la première guerre du Golfe. A l’instar de celles de l’aviation du dictateur syrien Assad, ces frappes font bien davantage de victimes chez les populations sous la férule des islamistes que parmi ces derniers. L’ensemble des ennemis auto-proclamés de l’État islamique – Russie, Iran et États-Unis, mais aussi ses anciens bienfaiteurs turcs – ont tous intérêt à garder en cage un monstre auquel ils ont déjà arraché les crocs. Cet État fantoche du Califat a épuisé ses capacités offensives, en Irak et Syrie, depuis maintenant plusieurs mois. L’accélération de l’internationalisation des combats peut s’expliquer par cette faiblesse accrue.

 

Comment combattre les fanatiques du Califat d’ici ?

 

Nous titrions notre tract après les tueries à Charlie Hebdo et au supermarché hyper cacher : « L’attaque contre
Charlie Hebdo impose au prolétariat de se charger directement et sans tarder de la lutte sans merci contre le fanatisme
religieux violent qui renforce l’État et qui accroît la division au sein des exploités et des opprimés ». Nous ajoutions :
« L’ignoble attentat contre Charlie Hebdo fait le jeu de l’État et affaiblit la seule classe, la classe ouvrière, qui peut battre concrètement le fanatisme religieux là où il s’enracine, là où il cherche ses soldats perdus, dans les quartiers populaires et sur les lieux de travail. Cette lutte est indispensable sous peine de devoir renoncer à faire valoir les raisons des exploités et des opprimés en s’organisant de façon indépendante contre l’État, contre tous les États. ».


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Ce message n’a malheureusement pas perdu de son sens, après les massacres du 13 novembre.

Ni dieux, ni maîtres, ni États, ni patrons

Mouvement Communiste/ Kolektivně proti kapitálu, le 15 novembre 2015.

 

« La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation, c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole » Karl Marx. Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843.

 

Sources : Mouvement Communiste et Kolektivně proti kapitálu.

 

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LE TERRORISME C’EST LE CAPITAL

 

Arrêtez de nous prendre pour des cons ! Il n’y a ni guerre de civilisation ni guerre de religion dans le carnage que vient de subir la population parisienne ! Ce massacre est commandité par des charognards de bourgeois capitalistes, ce ne sont que des règlements de comptes entre des fractions capitalistes, financé par des pourritures qui prennent pour cible, d’abord et toujours “les populations“ civiles.

L’Alliance occidentale se moque bien de la morale comme des religions, peu leur importe que les états musulmans s’affrontent entrent Sunnite ou Chiites ! L’important est de fourguer leur arsenal de guerre ! 24 rafales et une frégate multi-missions en Égypte, 24 autres pour le Qatar, et les pourparlers avec l’Arabie Saoudite, la Malaisie, l’Inde, la Turquie, et là, il ne s’agit que d’une partie de l’iceberg, comme ils dissent… Le contexte commercial est très positif !

Derrière ces conflits, le camp des Occidentaux, c’est de gagner de nouvelles zones d’influence, de nouveaux marchés et si possible de faire un Yalta du Moyen-Orient pour prendre les positions géostratégiques, géopolitiques, géoéconomiques détenu par la Russie de Poutine. L’occasion pour Hollande se bourgeois aux dents saignantes, de prendre une revanche, lui qui n’a toujours pas digéré son échec en Ukraine, dont l’objectif était de déloger Poutine de la Crimée. Les attentats et toutes les horreurs commises par cette bande de nazillons, tombent à pic pour la bourgeoisie et le capitalisme pour satisfaire leurs appétits de brigandages.

Rien de plus abject que ces attentats et toutes les horreurs commises par une bande d’abrutis, aussi lâches que les bourgeois qui les recrutent pour effectuer leurs ignobles besognes, et qui se donnent la mort parce qu’incapable d’assumer leurs crimes.

Lâche parce que le terrorisme est l’arme d’une bourgeoisie qui cherche à semer la peur et la soumission !

Lâche sera aussi la riposte de cette alliance bourgeoise qui aura accompli avec le même cynisme, la même lâcheté un bombardement sur une population prise en otage, dans une zone supposée abriter le ou les responsables.

 

L’ETAT URGENCE !

 

Ces horribles événements sont l’occasion pour la bourgeoisie de l’égaliser une autre terreur celle de l’État, qui autorise tous les droits à son armée, à ses flics, à sa justice, de tuer, d’arrêter et de condamner tout ce qui sera suspect et ou susceptible de troubler le nouvel “ordre d’État“. C’est la pratique d’un terrorisme tous azimuts qui permettront à l’état d’utiliser tous les amalgames les plus crapuleux pour perquisitionner, interdire, et de censurer.

La bourgeoisie se donne tous les moyens et avec des objectifs les plus variés, sans rapport avec la cause initiale. Ces méthodes permettront à l’état d’espionner, de fichier, les opposants à la classe dominante. Hollande décrète “l’état d’urgence“, ça signifie des restrictions des libertés publiques ou individuelles pour des personnes considérées comme dangereuses , de contrôler la presse (bien que cette dernière soit à la botte de l’état), cette décision bourgeoise n’a qu’un seul but disculper la responsabilité de la classe dominante à reconnaître son implication et celle de ses rejetons dans ce massacre !

 

LE COURS A LA GUERRE ?

 

Certains groupes nous parlent de “ menace d’une 3e guerre mondiale “. D’autres encore que les guerres locales à répétition au Moyen-Orient peuvent déboucher vers un conflit généralisé. ? De telles supputations ne sont pas des données objectives, puisque sous le règne du capitalisme, la guerre est omniprésente, sa production d’armements démontre cette réalité, les armes ne sont pas fabriquées pour en faire de la dentelle bretonne !

Il s’agit là d’une pure diversion par rapport aux luttes que nous devons mener ! Notre préoccupation majeure de révolutionnaire, c’est le renversement de cette société de merde, qui nous tue chaque jour à petit feu ! Et c’est ce pour quoi nous luttons, contre nos conditions d’esclaves, ou de misère totale, contre notre exploitation en échange d’une aumône, contre nos conditions d’une vie de merde. Notre préoccupation n’est pas de savoir si notre esclavage est plus heureux en temps de paix qu’en temps de guerre. Savoir si le capitalisme court a la guerre ou s’il arrive à maintenir une paix sociale lui permettant de poursuivre notre esclavage, nous préoccupe davantage !

« Nous ne devons pas succomber au matraquage des médias sur la possibilité d’un prochain conflit mondial. Cette propagande veut nous attirer, nous, prolétaires de tous les pays, condamnés à l’exploitation par le travail salarié et à la misère sociale, sur le terrain pourri d’une future "unité nationale « face à l’ ennemi ;c’est -à-dire à oublier que nous appartenons à une classe en lutte contre le capitalisme et ses défenseurs, bourgeois et bureaucrates, qui ont engendré et engendreront si nous ne réagissons pas révolutionnairement, une autre boucherie qui massacrera à nouveau des millions de prolétaires et que la venue d’une guerre signifierait que le prolétariat international n’aurait pas su l’empêcher par la révolution ! » G. Munis

La menace d’une guerre ne doit pas occulter nos luttes quotidiennes, puisqu’elle est dans les fondements mêmes de cette société mortifère. Pour nous prolétaires, ces menaces d’intimidations, ne doivent pas nous décourager à mener notre lutte de classe. Bien au contraire, il est même urgent de réapparaître sur le devant de la scène sociale non seulement pour faire obstacle à toutes les mesures que nous prépare la bourgeoisie, tant sur le plan social que sur le devenir de l’humanité !

Le capitalisme, c’est la guerre, aucune paix n’est possible tant que cette société de merde ne sera pas anéantie par le prolétariat mondial. C’est en luttant que nous empêcherons que les conflits bourgeois ne se généralisent, c’est en luttant que nous émanciperons l’humanité de cette société de misères et de morts.

Le prolétariat lui seul est à même de débarrasser de cette bourgeoisie quel que soit le visage dont elle se drape « démocrate ou fasciste », elles sont les ennemies de la révolution.

Le prolétariat est la seule classe internationale à pouvoir changer le cours de cette histoire inhumaine, en s’imposant par ses luttes, en déclarant la guerre sociale sur tous les fronts de guerre ou au travail notre objectif sera le même contre le capital, contre sa bourgeoisie et ses valets !

A BAS L’UNION SACRÉE - À BAS LE PATRIOTISME COCARDIER - À BAS L’UNION NATIONALE.

PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ VOUS, SUPPRIMEZ LES ARMÉES, LES POLICES, LA PRODUCTION DE GUERRE, LES FRONTIÈRES, LE TRAVAIL SALARIÉ ! ARMES, POUVOIR, ÉCONOMIE AU PROLÉTARIAT !

"Syndicats contre la classe ouvrière", 17 novembre 2015.

 

Source : Syndicats contre la classe ouvrière

 

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À Bas Tous Les Drapeaux Nationaux !

« Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé... »

La Marseillaise est de nouveau populaire. Cette chanson sanguinaire jaillit de nouveau de milliers de gorges sur les places françaises, au début des événements sportifs et des concerts, à la Sorbonne et au Parlement : « Amour sacré de la patrie, conduis, soutiens nos bras vengeurs ! » Une campagne a exhorté les utilisateurs du monde entier à recouvrir la photo de leur profil Facebook des couleurs du drapeau français.

Ne chantez pas la Marseillaise.

Ne mettez pas votre profil Facebook aux couleurs du drapeau français.

Ne tombez pas dans le piège belliciste mis en place par les médias.

Les attaques terroristes dans Paris ont été horribles et répugnantes. Mais le nationalisme n’est pas la réponse ; il ne fait que propager encore plus le poison. Peut-être et vraisemblablement, la plupart des gens qui chantent maintenant la Marseillaise, ou qui mettent leur profil Facebook aux couleurs du drapeau français, voudraient ainsi exprimer leur solidarité avec les victimes. Mais dans un moment comme celui-ci, il importe de savoir ce qu’incarnent ces symboles autour desquels on nous demande de prier et de nous agenouiller.

Sous le drapeau tricolore français, des millions d’êtres humains ont été envoyés à la mort, dans des guerres pour moins que rien. Sous cette bannière on a commis des atrocités (en Algérie et ailleurs) qui étaient encore pires que celles commises par l’État Islamique, tout en chantant la Marseillaise : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! »

Nous ne voulons pas faire de la France un cas particulier : d’autres drapeaux et hymnes nationaux sont tout autant tachés de sang. État Islamique lui-même n’est pas un mouvement religieux ; il ne fait qu’utiliser la religion et ses chants comme étendard et hymne de recrutement de chair à canon pour ses véritables objectifs : contrôler des territoires, renforcer son pouvoir, accumuler du capital. Il saisit toutes les opportunités qui surgissent au Moyen-Orient dans le contexte de guerre et de crise économique pour bâtir son propre État.Dans un état de guerre, et dans la guerre : tout est permis. – ce qu’illustre l’histoire de la France, des États-Unis, de l’Allemagne et de n’importe quel autre pays.

Qu’avait à gagner l’E.I.des attaques terroristes de Paris ? Un recrutement continuel est essentiel pour le prétendu État Islamique, il en a besoin pour mener sa guerre et contrôler son territoire. Les attaques favorisent son recrutement de deux manières : premièrement, comme démonstration de puissance, ce qui accroît son pouvoir d’attraction auprès de jeunes en colère et impuissants. Deuxièmement, les attaques attisent la haine envers les musulmans et donc leur maltraitance, ce qui en pousse encore plus dans les tentacules de l’E.I.

Par ailleurs, l’E.I. a besoin d’arrêter l’exode des réfugiés qui fuient la Syrie. Il ne peut pas permettre que les territoires qu’il contrôle ou qu’il convoite se désertifient. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, son revenu principal ne provient pas des exportations de pétrole ou des subsides de l’Arabie Saoudite, mais de l’exploitation, sous des formes diverses, de la population dans les zones qu’il contrôle. Ainsi, ceux qui utilisent les attaques pour attiser la haine de l’islam et chasser les réfugiés, répondent exactement aux vœux de l’E.I.

Le problème n’est pas l’islam. Le système global est en crise et cette crise crée des situations où faire la guerre devient très profitable. Les parties belligérantes se nourrissent mutuellement.Les victimes civiles de drones et de missiles alimentent la propagande islamiste ; les atrocités islamistes alimentent les belligérants,les nationalismes, les anti-ismes idéologiques en Occident,qui pavent la route de la guerre, celle qui mène à toujours plus de guerre.

La première chose que le président Hollande a fait après les attaques terroristes a été d’envoyer des avions bombarder Raqqa, une grande ville considérée comme la capitale de l’E.I. On se demande : ces avions avaient-ils des objectifs militaires « propres » pour ce qui est devenu le plus grand bombardement de Raqqa à ce jour ? Si oui, pourquoi n’avaient-ils pas été frappés avant ? Et si non, combien de civils ont été tués à Raqqa ? Les médias vont-ils nous le dire ? Y aura-t-il une campagne sur Facebook pour mettre le drapeau de l’E.I. sur votre profil, en solidarité avec les victimes innocentes tombées dans ce territoire ? Ou bien les corps mutilés ne seront-ils montrés que dans les médias islamistes ?

Vengeance. Riposte. Représailles. Plus la crise s’approfondit, plus nous risquons d’en voir la multiplication. Les guerres, les attaques terroristes, le chômage massif et l’incertitude du lendemain, les catastrophes écologiques, le flot croissant de réfugiés, tout cela montre que la crise systémique et globale du capitalisme sème avec elle encore plus de perturbations sociales, de violences et de destructions. Le problème réel se trouve dans les fondements de la société et tant que ceux-ci resteront intacts – tant que le capitalisme survivra –la spirale s’emballera.

« Changer de base » (L’Internationale), changer les buts et les moyens dans les rapports humains, mettre fin au capitalisme, ne peut résulter que d’une lutte collective et massive, mais qui n’existe pas aujourd’hui.

Personne ne sait de quoi sera fait le futur. Mais nous savons que ce futur n’est pas encore écrit. Ce que nous faisons ou ne faisons pas a de l’importance. Il importe que nous n’acceptions pas passivement la logique du capital. Il importe que nous refusions de chanter l’hymne national à l’unisson avec ceux qui nous exploitent et nous oppriment. Il importe que nous soyons solidaires avec les victimes des guerres et des attaques terroristes, qu’elles soient françaises ou turques, arabes ou juives, noires ou blanches, sans soutenir aucun des partis belligérants.

Il importe que nous élevions nos voix contre tous les appels à fermer les frontières, à ériger des murs de barbelés, à ne pas laisser entrer les réfugiés, et à renforcer le bellicisme. Il importe que nous disions non à plus de contrôles, non à plus de violence policière, non à plus d’austérité au nom de la sécurité nationale. Il importe que nous refusions d’aider à creuser nos propres tombes. Il importe que nous démontrions qu’aucun des problèmes de la société actuelle ne peut être résolu au sein du capitalisme. Il importe que nous parlions, dans les minces filets de la révolte, de la puissance du courant qu’ils pourraient devenir.

« NOUS NE SOMMES RIEN, SOYONS TOUT ! »

PERSPECTIVE INTERNATIONALISTE, New York, 19 novembre 2015, « Down with these flags ! »

 

Contre-Marseillaise (« qu’un sang impur abreuve nos sillons », style patriotique et daechiste)

Debout ! les damnés de la terre

Debout ! les forçats de la faim !

La raison tonne en son cratère,

C’est l’éruption de la fin.

Du passé faisons table rase,

Foule esclave, debout ! debout !

Le monde va changer de base :

Nous ne sommes rien, soyons tout !

Refrain :C’est la lutte finale

Groupons-nous, et demain,

L’Internationale, Sera le genre humain.

 

Source : Down With These Flags !.